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Dans une société où l’attention du public est de plus en plus fragmentée et où les discours se polarisent, notamment sur les plateformes sociales, je vois émerger une tendance qui me redonne espoir en la force du collectif : appelons ça la communication collaborative.
Nous avons nous-même chez Casacom collaboré à faire naître de ces mouvements, de ces campagnes de sensibilisation qui, pour faire porter des messages d’intérêt collectif, ont fait appel à une mobilisation entre joueurs d’un même écosystème, parfois même des concurrents.
Je ne suis d’ailleurs pas la seule à observer cette tendance, même le gouverneur de la Banque du Canada Tiff Macklem, lors de sa prise de parole à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain en décembre 2025 à laquelle j’ai assisté, a mentionné que ce qui le frappait à chaque fois qu’il revenait dans la métropole, sa ville natale, c’est « comment les entreprises québécoises, même celles en compétition, sont enclines à travailler ensemble pour le bien de notre économie. »
Co-branding élargi, alliances sectorielles, campagnes d’engagement multipartites… ces approches deviennent incontournables pour marquer les esprits tout en respectant des budgets marketing qui fondent comme neige au soleil.
Pourquoi la communication collaborative s’avère-t-elle une formule gagnante?
Certains enjeux sont vécus par plusieurs organisations d’un même secteur, qu’il s’agisse du manque de relève dans une profession donnée ou des réalités démographiques exerçant une influence directe sur des marchés donnés.
Dans des cas comme ceux-là, les organisations sont prêtes à s’élever au-dessus de leurs guerres commerciales. Cette dynamique collaborative permet de mutualiser les ressources et les expertises, accroître la portée d’un message commun et démontrer un leadership sectoriel assumé.
Les comités sectoriels sont très actifs à ce niveau et jouent bien leur rôle d’assurer qu’il y ait de la main-d’œuvre disponible dans leurs secteurs respectifs.
Nous avons participé à quelques exemples concrets cette année, par exemple, en créant une campagne pour valoriser les métiers de la finance auprès des jeunes pour Finance Montréal. Les membres de la grappe, les plus grands joueurs de l’écosystème financier québécois, des acteurs souvent en compétition, ont choisi de s’allier pour répondre à un enjeu commun : la pénurie de talents.
Dans le secteur de l’énergie, des procédés et de la chimie, notre campagne coordonnée pour Coeffiscience révèle la puissance d’un message porté par plusieurs voix. Des entreprises différentes, mais unies autour d’une même ambition : inspirer les jeunes à choisir une carrière dans un domaine avec de très belles opportunités d’emploi, mais encore très méconnu.
Quand des mouvements se créent
Dans un autre registre, Casacom a collaboré à un rassemblement crucial cet automne organisé par quelques grands partenaires, La Caisse, Davies, la Banque nationale, le Fonds de solidarité FTQ et Desjardins pour avoir une réflexion collective autour du repreneuriat, à la suite d’un appel lancé à ce sujet par l’ex-premier ministre du Québec Lucien Bouchard. Plus qu’un simple événement, c’est une réelle coalition stratégique qui s’est formée devant nos yeux pour nourrir un dialogue public sur cet enjeu primordial pour l’avenir des entreprises au Québec. Le constat était clair : il faut créer d’avantage de maillages entre cédants et potentiels repreneurs si on souhaite garder nos entreprises ici!
Comment notre rôle comme communicateurs doit-il évoluer dans cette dynamique? Il faut dépasser la polarisation, l’accepter tout en recherchant l’alignement nécessaire, identifier des causes communes et des terrains de convergence et savoir orchestrer des récits à plusieurs voix, cohérents et crédibles.
Ça tombe bien car chez Casacom, nous croyons que c’est en mettant en commun des histoires puissantes qu’on façonne une histoire collective porteuse de sens.